Janvier 2020, 16h00, mon portable sonne. Une enseignante de KEDGE me signale que quatre étudiantes chinoises souhaitent, dans le cadre de leur cursus, monter un projet pour partager avec des Français certains aspects de l’art et de l’artisanat traditionnel chinois. Elles cherchent une association qui les aiderait à organiser ce programme. Le Dragon est-il intéressé ? Nous avons, par le passé, participé à plusieurs expériences de ce type. Je donne un accord de principe, d’autant que le sujet choisi par les étudiantes semble particulièrement intéressant. Dans la foulée je téléphone à Françoise qui donne aussitôt son assentiment.
Un premier rendez-vous
est pris, un mardi, dans les locaux de Kedge. C’est un plaisir, pour Françoise
et moi, de retrouver la route de cette école, son parking cabossé, ses locaux
somptueux. Nous connaissons bien les lieux. Nous sommes venus plusieurs fois
pour chanter avec notre chorale au moment du Nouvel An chinois ou pour
participer à des soutenances. Nous sommes accueillis par les étudiantes et
aussitôt nous sommes séduits par leur politesse. Nous déjeunons avec elles et
faisons connaissance. Elles sont originaires de différentes provinces de Chine, mais se
sont connues à Suzhou, la ville des jardins, pendant leur scolarité. Après le
déjeuner nous nous dirigeons dans le hub où l’on sert les cafés. Les étudiantes
nous exposent leur projet. Elles souhaitent présenter la musique, les nœuds
chinois, les papiers découpés, la broderie et la peinture. La musique, la
peinture ! Nous téléphonons à nos spécialistes, Olivier pour la musique,
Michèle pour la peinture qui aussitôt donnent leur accord pour participer à
l’expérience.
Un deuxième rendez-vous
est pris à notre QG, le café Edmond. Nous décidons du lieu et de la date de
l’évènement. Ce sera le 28 mars à la Casa Consolat. Puis dans notre souci
d’intégrer les étudiants chinois dans les familles françaises (c’est l’un des
objectifs du Dragon) un rendez-vous est pris chez Christiane pour faire
découvrir aux étudiantes la broderie française et chez Olivier pour la musique.
Christiane nous reçoit
magnifiquement, comme à son habitude. Elle nous montre ses réalisations et nous
a préparé un thé et des gâteaux, souvenir qui, je pense, restera longtemps dans
la mémoire des étudiantes.
Un quatrième rendez-vous
est pris à KEGDE en présence de leur professeur que nous voyons très attentive,
non seulement à la scolarité de ses étudiantes, mais aussi à leur intégration
dans la vie française. Le rendez-vous chez Olivier ne pourra avoir lieu car
déjà la propagation de l’épidémie se répand en France.
L’épidémie, le
confinement annulent, bien sûr nos projets. Nous restons un moment sans nouvelles
des étudiantes. Au mois d’avril nous reprenons contact. Elles sont rentrées en Chine et se portent bien. Elles expriment leur désir de continuer leur projet sous un format adapté
c’est-à-dire en visioconférence. S’en suit de nombreux échanges de mails et la
recherche d’un logiciel compatible. Zoom ne fonctionne plus avec la Chine et SKYPE
ne donne pas des résultats satisfaisants. Ce sera donc TEAMS. Deux réunions de
préparation ont lieu avec ce logiciel. La date de l’évènement est fixée. Ce
sera le 23 mai de 9h00 à 12h00.
Evènement
du 23 mai 2020
Participants
Pour
KEDGE :
-
GUO Yuchen, atelier musique
-
LU Yanjie, atelier nœuds chinois et
peinture
-
LI Jia, atelier papiers découpés
-
YUAN Mingyue, atelier broderie
Pour
le Dragon dans un bol de thé 16 inscrits, 9 participants (certains
inscrits n’ont pas pu se connecter pour des raisons techniques).
Déroulé
Chaque
atelier comprenait :
-
un
diaporama retraçant l’histoire, la technique, la répartition géographique de
l’art ou de l’artisanat évoqué.
-
Une démonstration pratique. Un morceau de
hulusi, un nœud, un papier découpé effectués en direct, des petites vidéos de
broderie.
Réactions
des participants.
Les
premiers retours sont très positifs. Exemple SMS reçu juste après la réunion.
« Merci pour cette présentation très intéressante »
Les
diaporamas étaient particulièrement soignés aussi bien sur la forme que sur le
fond. La partie la plus difficile dans une visio-conférence était la
démonstration pratique. Mais les participants se sont pris au jeu et certains
ont réussi à réaliser le modèle proposé.
Ce
qui nous a particulièrement séduits chez les étudiantes :
-
Le sérieux dans la préparation
-
La persévérance, l’adaptabilité, le désir
d’aboutir malgré les conditions difficiles
-
L’enthousiasme à partager leur culture.
Elles ont même prévu des vidéos pour que ceux qui n’ont pas pu se connecter
puissent avoir une idée de la présentation.
L’objectif
est pleinement atteint.
C’était un projet
« gagnant/gagnant ». Les étudiantes ont pu mener à bien leur projet
universitaire et conserverons, nous l’espérons, malgré les difficultés une
image postive de la France.
Les Français ont pu
enrichir leurs connaissances, mener à bien des recherches (voir l’étymologie du
mot hulusi) et voyager, quelques instants en Chine. Le Dragon s’est réveillé et
a profité de l’expérience pour resserrer les liens entre ses membres.
A titre personnel, j’ai
été heureux de faire de nouvelles connaissances, de découvrir de nouvelles
technologies (visioconférences) qui permettent aux personnes qui ne peuvent pas
se déplacer de participer à des évènements. J’ai découvert le peintre Qi
Baishi.
Dans leur désir de
partage les étudiantes vont nous envoyer des vidéos que nous transmettrons
aux personnes intéressées.
Nous souhaitons une
pleine réussite aux étudiantes dans leur vie privée et professionnelle.
Un grand merci à tous,
Jean-Louis