vendredi 1 novembre 2019
De Tristes tropiques à la pensée chinoise
Samedi 19 octobre, Jean-Louis nous a - une fois de plus - passionnés grâce à une conférence très documentée et vivante.
Nous étions une trentaine de personnes, la plupart fidèles depuis plusieurs années mais aussi des nouveaux arrivants que nous sommes ravis d'accueillir.
Dans les posts précédents, nous avons droit à quelques bonus qu'il faut aller lire.
La Casa Consolat nous permet de terminer ces après-midi de façon très conviviale, merci à l'équipe.
Merci à tous les participants pour leur écoute attentive et active et bien sûr un grand merci à Jean-Louis pour son travail de grande qualité et pour son sens du partage.
Les sujets ne manquent pas et nous espérons bien pouvoir bientôt annoncer une nouvelle conférence.
dimanche 27 octobre 2019
Nastassja Martin
Femmes Evènes, début XX° siècle
Cette
semaine, dans Télérama, un article
très intéressant consacré à Nastassja Martin, une jeune anthropologue élève de
Philippe Descola (lui-même élève de Claude Lévi-Strauss.)
On
retrouve dans cet article certains thèmes évoqués dans ma conférence du 19
octobre.
Par
exemple l’idée qu’à l’origine de la vocation d’ethnologue il y a souvent une
dimension de malaise à l’égard de sa propre société qui explique le choix d’aller
en étudier une autre. Ou encore que les mythes, l’animisme nous ramènent à un
temps « où les hommes et les animaux n’étaient pas encore distincts », en d'autres termes l'absence de cloisonnement entre les différents ordres du monde.
C'est cet absence de cloisonnement entre les différents ordres du monde que Nastassja
Martin expérimente au Kamtchatka, une région située à l’extrême orient de la
Russie, plus précisément à Tvaïan, un camp situé à 500km du premier village, à
200 km de toute piste carrossable. Elle est en contact avec les Evènes, une
population d’éleveurs de Rennes. A Tvaïan
elle a « expérimenté le monde animiste ….à Tvaïan, je me suis mise à
rêver en permanence, comme si j’étais habitée par la forêt, par les rennes, les
loups, les ours ». Un jour, elle a rencontré un ours qui l’a laissé
défigurée. Elle a survécu, mais cette expérience lui a donné un accès intime à
une rencontre avec un autre monde qu’elle veut faire partager à ses lecteurs (Croire aux fauves, Edition Verticales).
Elle dit : « cette rencontre révèle que je suis ce que j’ai toujours
été : un chercheur, qui explore des confins, des points de passage entre
les mondes … »
Une
expérience pour tous ceux qui sont intéressés par l’ethnologie, le chamanisme
et l’animisme.
A
voir sur Point du jour/Arte Tvaian et pour ceux qui habitent Paris ou qui
seront à Paris ce jour là une conférence de Nastassja Martin le 19 novembre à
20h45 au Théâtre La Reine-Blanche 2 bis passage Ruelle Paris 18°.
Jean-Louis
vendredi 25 octobre 2019
Su Dongpo et Lévi-Strauss
Su Dongpo
Dans ma conférence du 19 Octobre, j'indiquais que pour Lévi-Strauss (mais c'est vrai aussi pour d'autres auteurs, notamment Fernand Braudel) le décentrement, la mise en perspective, le dépaysement, l'éloignement n'étaient pas seulement synonymes d'aventure et d'exotisme mais étaient aussi des moyens de connaissance car comme le dit Lévi-Strauss "pour observer, il faut être en dehors". Une amie chinoise qui assistait à cette conférence m'a transmis un poème de Su Dongpo qui vient en écho de cette idée :
题西林壁
横看成领侧成峰
远近高低各不同
不识庐山真面目
只缘身在此山中
J'ai trouvé une traduction de ce poème dans l'ouvrage "Montagnes imaginées, montagnes représentées" :
Jean-Louis
Lévi-Strauss
Dans ma conférence du 19 Octobre, j'indiquais que pour Lévi-Strauss (mais c'est vrai aussi pour d'autres auteurs, notamment Fernand Braudel) le décentrement, la mise en perspective, le dépaysement, l'éloignement n'étaient pas seulement synonymes d'aventure et d'exotisme mais étaient aussi des moyens de connaissance car comme le dit Lévi-Strauss "pour observer, il faut être en dehors". Une amie chinoise qui assistait à cette conférence m'a transmis un poème de Su Dongpo qui vient en écho de cette idée :
题西林壁
横看成领侧成峰
远近高低各不同
不识庐山真面目
只缘身在此山中
J'ai trouvé une traduction de ce poème dans l'ouvrage "Montagnes imaginées, montagnes représentées" :
Inscrit
sur le mur du temple de la forêt de l’Ouest
Quand
on la regarde de face c’est une chaîne
De
profil c’est un pic
De
près et de loin elle n’est jamais la même
Si
je ne saisis pas le vrai visage de la montagne Lu
C’est que, précisément, j’y suis Jean-Louis
dimanche 13 octobre 2019
Le Dragon à la radio
Le mardi 1er Octobre, Françoise, Michèle et Jean-Louis étaient venus sur "radio galère" présenter le Dragon et annoncer la conférence prévue le samedi 19 octobre à la Casa Consolat (1 rue Consolat ) dont le thème est : "De Tristes Tropiques à la pensée chinoise : un parcours".
Vous pourrez écouter le podcast de l'émission en suivant le lien suivant :
https://radiogalere.org/?playlist=2019-10-01-emission-l-agora
Jean-Louis
samedi 6 juillet 2019
Khatia Buniatishvili, Schubert, Laozi et la féminité
Franz Schubert
La pianiste
Khatia Buniatishvili, d’origine géorgienne
était l’invitée d’Anne Sophie Lapix lors de l’émission Le Grand Echiquier diffusé
sur France 2 le 4 juillet.
Khatia
Buniatishvili est souvent désignée comme la nouvelle rock-star du piano ce qui
peut avoir un aspect un peu agaçant. Elle vient de consacrer un disque à
Schubert et elle a mentionné, en fin d’émission, un aspect de la personnalité
du compositeur qui m’a semblé intéressant et que n’aurait, sans doute, pas
désavoué Laozi.
Selon
la pianiste Schubert possédait une part de féminité, une féminité qu’elle
qualifie de vulnérabilité qu’il s’efforçait de rejeter
comme le font la plupart des hommes et certaine féministes car cette
vulnérabilité est un obstacle à acquérir un certain type de force : celle
que l’on prête en général aux hommes et qui provient du physique, des armes ou
du pouvoir. Or la vulnérabilité est aussi à la source d’une autre force celle
qui permet de donner la vie et de créer, une vulnérabilité qu’il faut donc surtout ne
pas rejeter.
On
peut traduire les propos de Khatia Buniatishvili en terme taoïstes car c’est
donner un éclairage intéressant à la question. Le premier type de force sera une
qualité yang, le second une qualité yin.
Or
il y a actuellement, me semble t-il, un paradoxe. Le combat pour l’égalité des
hommes et des femmes que l’on ne peut qu’approuver s’accompagne d’un triomphe
des qualités yang, ce qui me semble regrettable. Au lieu de promouvoir les
qualités yin et notamment cette vulnérabilité dont parle Khatia Buniatishvili à
propos de Schubert tout le monde court maintenant après les qualités yang. Il
est ainsi remarquable que dans les séries policières vues à la télévision les
fonctions de commissaire ou de commandant de police soient, le plus souvent, tenues
par des femmes. Pourtant, comme le disait Marguerite Yourcenar dans un
entretien accordé à Bernard Pivot, il n’est pas sûr que mettre des mitraillettes
dans la main des femmes servent à leur promotion.
Il
me semble que le combat pour l’égalité des hommes et des femmes devrait s’accompagner
également d’une réhabilitation des valeurs yin. Laozi, il y a 2500 ans, prônait
cette réhabilitation en utilisant la métaphore de l’eau. Rien ne semble plus
faible que l’eau symbole du yin et du féminin. L’eau est pourtant ce qui donne
la vie et ce qui vient à bout des roches les plus dures.
Jean-Louis
dimanche 23 juin 2019
Fabienne Verdier sur les terres de Cézanne
Première rétrospective de l'oeuvre de Fabienne Verdier au Musée Granet
d'Aix en Provence, jusqu'au 13 octobre 2019, à ne pas manquer, plusieurs
lieux, plusieurs événements : www.museegranet-aixenprovence.fr
40 ans de travail depuis son retour de Chine.
Un livre sur son expérience de 10 années d'apprentissage traditionnel en Chine, "Passagère du silence" l'avait fait connaître au public français. Depuis, son immense travail personnel est passé par des évolutions techniques et surtout par la rencontre d'autres peintres (Maîtres flamands, expressionisme, Cézanne...), d'autres arts (musique en particulier) et d'autres modes de connaissance (astrophysique avec Trinh Xuân Thuân, neurosciences avec Alain Berthoz).
Evolution qui se fait toujours en lien avec la tradition, l'exigence de travail passant par une grande ascèse, l'ancrage, le jeu avec les forces cosmiques, le vide, l'inachevé.
40 ans de travail depuis son retour de Chine.
Un livre sur son expérience de 10 années d'apprentissage traditionnel en Chine, "Passagère du silence" l'avait fait connaître au public français. Depuis, son immense travail personnel est passé par des évolutions techniques et surtout par la rencontre d'autres peintres (Maîtres flamands, expressionisme, Cézanne...), d'autres arts (musique en particulier) et d'autres modes de connaissance (astrophysique avec Trinh Xuân Thuân, neurosciences avec Alain Berthoz).
Evolution qui se fait toujours en lien avec la tradition, l'exigence de travail passant par une grande ascèse, l'ancrage, le jeu avec les forces cosmiques, le vide, l'inachevé.
Evolution de sa calligraphie herbe folle, apparition des couleurs bleue et rouge à la place de l'encre noire, on distingue toujours des caractères et un
sceau
Pierre de méditation
Triptyque : unique trait de pinceau
"Polyphonies" 9 cercles (sur 12 éléments par manque de place), l'artiste s'est placée à l'intérieur de chaque cercle, se faisant compas
Pour aller plus loin : https://youtu.be/Gz2AxNItrUY
Toujours Van Eyck : "Portrait de Margaretha"
Musique
Technique des lavis
Montagne Ste Victoire
Séance de dédicace d'une "passagère" accueillante et lumineuse
vendredi 7 juin 2019
MINORITES ETHNIQUES DE LA CHINE DU SUD-OUEST
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