Cette
semaine, dans Télérama, un article
très intéressant consacré à Nastassja Martin, une jeune anthropologue élève de
Philippe Descola (lui-même élève de Claude Lévi-Strauss.)
On
retrouve dans cet article certains thèmes évoqués dans ma conférence du 19
octobre.
Par
exemple l’idée qu’à l’origine de la vocation d’ethnologue il y a souvent une
dimension de malaise à l’égard de sa propre société qui explique le choix d’aller
en étudier une autre. Ou encore que les mythes, l’animisme nous ramènent à un
temps « où les hommes et les animaux n’étaient pas encore distincts », en d'autres termes l'absence de cloisonnement entre les différents ordres du monde.
C'est cet absence de cloisonnement entre les différents ordres du monde que Nastassja
Martin expérimente au Kamtchatka, une région située à l’extrême orient de la
Russie, plus précisément à Tvaïan, un camp situé à 500km du premier village, à
200 km de toute piste carrossable. Elle est en contact avec les Evènes, une
population d’éleveurs de Rennes. A Tvaïan
elle a « expérimenté le monde animiste ….à Tvaïan, je me suis mise à
rêver en permanence, comme si j’étais habitée par la forêt, par les rennes, les
loups, les ours ». Un jour, elle a rencontré un ours qui l’a laissé
défigurée. Elle a survécu, mais cette expérience lui a donné un accès intime à
une rencontre avec un autre monde qu’elle veut faire partager à ses lecteurs (Croire aux fauves, Edition Verticales).
Elle dit : « cette rencontre révèle que je suis ce que j’ai toujours
été : un chercheur, qui explore des confins, des points de passage entre
les mondes … »
Une
expérience pour tous ceux qui sont intéressés par l’ethnologie, le chamanisme
et l’animisme.
A
voir sur Point du jour/Arte Tvaian et pour ceux qui habitent Paris ou qui
seront à Paris ce jour là une conférence de Nastassja Martin le 19 novembre à
20h45 au Théâtre La Reine-Blanche 2 bis passage Ruelle Paris 18°.
Jean-Louis