Regards sur les Chinois en France

Ce samedi 23, nous avons eu le grand plaisir d'écouter Marion Decome et Yves Tsao lors d'une conférence de très grande qualité :

Regards sur les chinois en France.

Marion a commencé en présentant une approche littéraire et historique du discours racial sur l'Asie et plus particulièrement sur la Chine : discours pseudo-scientifique sur le concept de race, invention de la race jaune pour préparer l'opinion à la colonisation et à un risque de guerre.
Bien que, parallèlement, on ait beaucoup de connaissances sur la Chine grâce à des voyageurs, interprètes, chercheurs, ouverture du Musée Guimet, etc. , se crée à la fin du XIXème siècle une peur de guerre extérieure et l'élaboration du concept de "péril jaune".
L'intervention d'Yves nous amène à la 1ère guerre mondiale : plusieurs dizaines de milliers de travailleurs asiatiques, en grande partie chinois, furent recrutés, par l'Angleterre et par la France. On a vu alors se réaliser les stéréotypes élaborés précédemment, l'opinion fut plutôt hostile, le monde ouvrier xénophobe, de nombreuses rumeurs alimentant un climat de violences. Ce qui n'a pas empêché la proximité et les rencontres entre les Chinois et les ouvrières françaises, ajoutant alors la peur de la mixité raciale.

Cette conférence était rendue d'autant plus passionnante qu'elle fut accompagnée  de références fort bien choisies tant littéraires que cinématographiques: Octave Mirbeau, Turandot, Fu manchu, Dr No...

Les questions et interventions ont été nombreuses et très pertinentes, preuve s'il en était besoin de l'intérêt créé et de la culture des auditeurs (Francis et ses impératrices de Chine!)

Nous n'étions pas très nombreux et c'est dommage, toutes les idées pour améliorer la communication sont les bienvenues.

Merci encore à Marion et à Yves, je sais qu'ils ont de beaux projets en réserve  et nous les reverrons bientôt.

Et pour vos agendas : prochaine conférence de Jean-Louis le samedi 21 octobre.

Conférence samedi 23 septembre : Regards sur les Chinois en France

Vous en souvenez-vous ? En 2013, Yves était venu nous parler d'un épisode peu connu de notre histoire : le recrutement par la France de plusieurs dizaines de milliers de travailleurs chinois pendant la 1ère guerre mondiale. 

Il nous fait à nouveau bénéficier de son expertise en co-animation avec Marion Decome qui nous fera partager son travail de thèse avec une approche littéraire et historique.

Yves était venu nous parler hier d’un épisode peu connu de notre histoire : le recrutement par la France et l’Angleterre de plusieurs dizaines de milliers de travailleurs chinois pendant la première guerre mondiale. Cheap Offers: http://bit.ly/gadgets_cheap Cheap Offers: http://bit.ly/gadgets_cheap

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Regards sur les Chinois en France

Approche littéraire et historique du discours racial sur l’Asie, en particulier sur la Chine, et  les effets produits lors de la venue de 220 000 travailleurs asiatiques en France pendant la Grande Guerre.

par :

Marion Decome, docteure en études culturelles chinoises, auteure d’une thèse intitulée « La formation du discours conventionnel français sur les Chinois : une approche littéraire, 1840-1945 », chargée de mission au Camp des Milles.

Yves Tsao, diplômé de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, auteur d’un mémoire portant sur les travailleurs chinois recrutés par la France pendant la Grande Guerre.

Samedi 23 septembre 2017 à 15 h 30

Cité des associations (salle Artémis)

93 La Canebière à Marseille

(entrée libre)

Pour plus d’informations : 06 28 05 66 67 / boldethe@gmail.com 

http://dragonboldethe.blogspot.fr

Brassens et Zhuangzi

Quel rapport entre le chanteur français et le sage chinois ? Certes tous deux nous ont parlé des papillons. Mais ce n’est peut-être pas leur seul point commun.

Je regardais, dernièrement, une interview  de Georges Brassens. Brassens parlait de l’appréhension qui le saisissait, surtout à ses débuts, lorsqu’il devait chanter en public. Il se demandait si cette émotion était la conséquence d’une modestie ou plutôt d’un orgueil lié à la peur de décevoir et à une trop haute opinion qu’il avait de lui-même. Souvent les mots que nous employons nous semblent impropres à décrire une réalité surtout lorsqu’il s’agit de qualités morales. Nous avançons un terme mais aussitôt nous sentons bien qu’on pourrait aussi bien dire le contraire. Exemple générosité/égoïsme ...etc.

Cette réflexion de Brassens m’a fait penser à Zhuangzi.

Il me semble que les penseurs chinois se sont toujours méfié du langage rationnel qui découpe, délimite, limite la réalité. Ainsi Confucius. Alors qu’il parle constamment du ren 仁  dans les Entretiens, Confucius se refuse à en donner une définition explicite et de ce fait limitative. Il préfère répondre par touches successives aux questions que lui posent ses disciples. Mais celui qui est allé le plus loin dans la critique du langage rationnel est certainement Zhuangzi.  

Ce qu’il dit me semble très profond. «  Pour Zuangzi, le langage ne peut rien nous dire sur la véritable nature des choses du fait que c’est lui qui pose, non seulement les noms que nous donnons aux choses, mais dans le même temps ces choses elles-mêmes. En posant à la fois les noms et les réalités, le langage n’est en fait qu’un découpage artificiel et arbitraire de la réalité…. Zhuangzi ne parle pas du discours en termes absolus de vrai/faux, mais en termes de « c’est cela » « ce n’est pas cela ». Or qu’est-ce qui permet de décider que « c’est cela » est un point de référence absolu ? Et qu’est ce qui permet de décider que quelque chose « est cela » ou ne l’est pas ? Pour Zhuangzi, une telle affirmation ne fait qu’ouvrir une perspective propre au locuteur, elle ne vaut que pour lui et à l’intérieur de cette seule perspective. Dans ce sens, confronter le « c’est cela » d’un locuteur particulier avec le « c’est cela » d’un autre locuteur n’a aucune valeur puisqu’il n’existe pas de terrain commun d’évaluation entre deux perspectives purement subjectives…La raison analytique ne sait fonctionner que sur le principe du tiers exclu : telle chose « est cela », ou ne l’est pas. Or, pour Zhuangzi, c’est un leurre que de prétendre affirmer une chose puisqu’il est possible simultanément d’affirmer son contraire… Dans cette perspective, le sage apparaît comme celui qui ne se laisse pas piéger, aliéner par le langage et ses prétentions à « poser quelque chose » et à servir ainsi de référence absolue. Même si le langage n’est pas à prendre au sérieux, il est à utiliser en pleine connaissance de cause, c'est-à-dire comme créant de toutes pièces un monde artificiellement limité et limitatif. Reste la possibilité de s’en jouer en inventant un langage nouveau, qui ne soit plus un simple instrument de discussion et de distinction entre « c’est cela » et ce n’est pas cela ».    Anne Cheng Histoire de la pensée chinoise.

Ces réflexions de Zhuangzi ne rejoignent-elles pas celles d’un Pascal Quignard ou d’un Mallarmé ? Mallarmé qui inventa une nouvelle poésie pour nous faire rêver « Au transparent glacier des vols qui n’ont pas fui »

Jean-Louis

Le Dragon à Vivacité

Merci à tous ceux qui ont contribué à cette 1ère participation du Dragon... à la rencontre des assos marseillaises. Malgré le mistral, ce fut très réussi : un beau panneau grâce à Jacques et à Michèle, des soutiens dynamiques, avec Anne, la participation de Clotilde pour les initiations au qigong et au taijiquan et puis de nombreuses visites d'amis et beaucoup de questions et de curiosité pour nos centres d'intérêt.
Il va falloir maintenant profiter de cette énergie pour développer nos activités. Avec la calligraphie réalisée par Michèle, de très bon augure, c'est bien parti. A ce propos qui voit à quoi ces caractères peuvent de rapporter?

Prochain RV le samedi 23 avec Yves et Marion.

Vivacité à Marseille

Nous aurons un stand ce dimanche et vous y attendons. A bientôt.